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Traditions d'Olympus - Rachel Smythe (Chronique)

  • La Couleuvre
  • 28 mai 2020
  • 4 min de lecture

        J’avoue que je ne sais même plus comment j’ai découvert ce webcomic, je sais juste que c’était vers fin-février. Je sais également que j’ai tellement accroché dès la première planche que j’ai lu toutes les autres déjà sorties (une petite vingtaine) d’affilé.



        Traditions d’Olympus, écrit et dessiné par Rachel Smythe et disponible sur Webtoons (ici), est un webcomic qui suit majoritairement le personnage de la jeune Perséphone, étudiante à l’université d’Olympus. Au cours d’une soirée, elle attire l’œil d’Hadès et suite à quelques petits accrocs, elle finit par être amenée par Éros dans la chambre d’Hadès pour se reposer après avoir été alcoolisés. Et à partir de là… c’est le début de moult péripéties impliquant de nombreux personnages mythologiques, dieux ou nymphes, qui vont venir contrecarrer ou aider Hadès et Perséphone dans l’évolution de leur relation amicale-et-plus-si-affinités.


       Soirée, université, ce ne sont pas là des termes courants quand l’on parle du monde grec antique. Effectivement, cette bande-dessinée ne se passe pas dans un décor antique mais parfaitement actuel. Artémis et Perséphone partagent un appart, les Enfers sont comme une entreprise même si c’est un roi à leur tête, Apollon, Hermès et Hadès ont une voiture et j’en passe et des meilleures. Cela permet d’adapter et actualiser les mythes de manière intéressante et originale, en plus de permettre d’aborder des sujets plutôt actuels. Deux simples exemples à cela : un tabloïd publie à un moment une photo d’Hadès et Perséphone visant à faire scandale, il faut donc gérer les conséquences et… Pour le second exemple, représentez-vous Perséphone, jeune étudiante toute innocente et toute naïve qui arrive de la campagne et imaginez ce qui peut arriver si elle attire le regard d’un dieu coureur de jupons (pas Hadès, non, un autre). Je ne ferai pas de dessin, j’imagine que c’est assez clair. C’est en partie grâce à cela que c’est, selon moi, une bonne adaptation (et non une simple version) du mythe originel.

       Les personnages sont quant à eux fort bien rendus et plus complexes qu’ils peuvent l’être dans d’autres adaptations et, surtout, ils évoluent. Perséphone se révèle par exemple de plus en plus assurée et même capable de s’énerver, Hadès se rend peu à peu compte de ses sentiments et compose peu à peu avec eux et avec ses responsabilités en parallèle. Les autres personnages aussi sont intéressants, même si on ne les voit pas autant que les deux principaux, et l’ensemble fait que l’on ne s’ennuie pas ou ne souffle pas face à trop de cliché ou de scènes inintéressantes. Il y a toujours un personnage pour secouer l’histoire.


       Outre son fond, ce qui fait aussi la richesse de ce webcomic, c’est son trait et sa composition.

       Je dis « trait » mais c’est autant le trait que la couleur à vrai dire. Pour le premier, il est simple (pas enrichi de nombreux détails, s’entend) mais clair, doux et souple, rendant bien, je trouve, le ton tout de même romantique de l’histoire. Pour la couleur, c’est, à mon sens, un bijou, tout simplement. Au niveau des personnages en eux-mêmes, toutes les divinités (nymphes autant que dieux, donc) sont unicolores pour leur peau et leurs cheveux, seuls leurs yeux et leurs vêtements sont d’autres teintes ; la jeune et innocente Perséphone est rose, le froid Hadès est bleu, la rusée Héra est jaune, l’énergique Hermès est rouge, etc. Les décors sont quant à eux dans des tons unis et légèrement brouillés, donnant un rendu général parfois flou, accentué par les effets de lumières qui forment presque toujours un halo. Ces éléments, combinés au grain omniprésent, donnent à l’ensemble un aspect irréel et onirique qui sied parfaitement à l’histoire racontée.

       Pour ce qui est de la composition, il n’y a pas tellement de cases comme dans une bande-dessinée classique. C’est une colonne que l’on défile et qui nous présente des scènes sans forcément de contours linéairement définis ou des intermèdes graphiques contenant parfois des lignes de texte quand un personnage est dans ses pensées. Le texte lui-même est même parfois l’objet de jeux typographique, étant par exemple flouté ou déformé quand Perséphone a les idées peu clairee à cause de l’alcool. Les plans sont quant à eux autant classiques qu’originaux, suivant les moments, mais toujours judicieusement choisis pour montrer l’action et les émotions des visages, très travaillées, sous le meilleur angle possible. Les planches elles-mêmes sont coupées, forcément, et cela se fait toujours à des moments intéressants ou juste après un retournement, technique que, personnellement, j’apprécie énormément. Cela se couple à une dramaturgie maîtrisée en cours d’épisode qui ne manque pas d’émouvoir aux passages les plus touchants.



       Ainsi, pour tous les passionnés de mythologie, d’adaptations de mythes et de ce registre de romance-mais-pas-que, c’est une bande-dessinée que je conseille très fortement ! Le format et la fréquence de publication (deux fois par semaine, globalement, permettent de s’évader quelques minutes, le temps d’une lecture brève, avant de revenir à notre réalité, éloignée mais pas trop du monde d’Olympus. ⚡

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